Vie de la SCOP

Quand la CCI des Côtes d’Armor visite dYnalec

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Animateur sur le réseau de dirigeants d’entreprises Plato, nous rassemblons de nombreux chefs d’entreprises du département.

Personnellement intéressé par le modèle des entreprises libérées depuis quelques années, je suis attentif aux initiatives d’entreprises des Côtes d’Armor allant dans ce sens.

J’ai donc été très heureux d’accueillir la demande de chefs d’entreprises intéressés pour « en savoir plus » sur les entreprises libérées. L’occasion était trop belle ! Ma mission a donc été de trouver le bon intervenant, et j’ai donc sauté sur l’occasion pour rencontrer dYnalec, venir découvrir l’entreprise et son dirigeant ; Fabrice Audrain.

Début septembre 2017, c’est tout naturellement un des associés de la SCOP, disponible et volontaire, qui me fait visiter l’entreprise.

De cette visite, je retiens principalement une chose : le « bon sens ». Pourquoi le « bon sens » ?

  • Les collaborateurs sont individuellement encouragés à prendre du recul pour améliorer leurs conditions de travail. Tout cela amène naturellement à des gains de productivité et de satisfaction au travail, bénéfiques individuellement et collectivement. Dans une entreprise dite « classique », les salariés savent très souvent ce qui les ralentit ou dégrade leurs conditions de travail sans pour autant avoir la main sur les changements à faire, souvent réservés à la perception du problème identifié par leur supérieur hiérarchique.
  • Les collaborateurs sont amenés à comprendre le travail de chacun dans l’entreprise, et donc à développer leur champ de compétences. Connaître les responsabilités/contraintes de chacun leur permet de développer une vision globale de l’entreprise. Lorsqu’ils prennent une décision/agissent individuellement, ils le font donc en prenant en compte de nombreux paramètres (l’impact sur le budget, le travail du commercial, l’organisation des plannings,…). Avoir ce niveau de « clairvoyance » est habituellement réservé au chef d’entreprise, mais chez dYnalec, chaque associé développe ce niveau de vision globale, améliorant la qualité des prises de décisions.
  • Beaucoup de nous vivent en couple, ce qui peut amener à des tensions qu’il faut apprendre à résoudre par une compréhension de l’autre, et des compétences de communication. Mais nous vivons 35H par semaine avec un groupe d’individus différents ; Nos collègues de travail. Pourtant, les entreprises ne travaillent que trop rarement sur le développement de compétences telles que l’empathie, ou la communication. Chez dYnalec, c’est le contraire : l’utilisation de techniques d’intelligence collective maintient un niveau de communication important entre chaque salarié, au jour le jour, à travers des méthodes simples mais efficaces. Ces méthodes permettent à chacun d’exprimer ses idées, ses frustrations, sans être jugé, mais en étant simplement écouté.

Ces exemples sont pour moi des illustrations d’une simplicité et d’un « bon sens » qu’il est bon de retrouver dans une entreprise. Les appliquer, pourtant, nous demande un effort particulier car nous n’avons pas grandi dans un monde plaçant le savoir-être nécessaire à la collaboration sur la première marche du podium des compétences à développer dans sa vie. Pourtant, si l’humain est devenu l’espèce prédominante sur terre, c’est grâce à sa capacité unique à collaborer (dixit Yuval Harrari).

À la suite de cette visite, j’ai donc invité Fabrice Audrain à venir témoigner de son expérience auprès des dirigeants du groupe Plato que j’anime à St Brieuc. Ils ont été passionnés par le récit, et ont par la même occasion découvert la méthode du forum ouvert, proposée par Fabrice pour animer cette session, qui en a fait selon eux « un partage très riche, clair et sans tabou ». Ils ont aussi été surpris par « l’humanité d’un projet tel que celui-ci », « le côté utopique de la vision de l’entreprise ».

Il faut dire que Fabrice Audrain va bien plus loin que d’appliquer les simples concepts de l’entreprise libérée. Il a été capable de mettre en place un projet d’entreprise directement inspiré de sa vision du monde et de la société en créant une SCOP et en instillant au quotidien dans l’entreprise les composantes qui sont de son point de vue des savoirs, savoirs êtres et savoir-faire essentiels de la société de demain. Une expérimentation à taille humaine, une utopie réelle qui mérite d’être diffusée largement.