Vie de la SCOP

À quand une « raison d’être » vraiment utile et transformative ?

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Nous avons repéré pour vous cet article passionnant sur le site https://youmatter.world/fr/ qui parle de la raison d’être d’une entreprise. Cette tribune a été écrite par Patrick d’Humières – Expert du Management Durable. Alors vous vous demandez sûrement pourquoi nous avons choisi cet article, tout simplement parce que dYnalec s’est penché sur cet exercice difficile et a tenté en 2012 de définir non seulement sa raison d’être mais aussi, sa vision, sa mission ses valeurs, son but, bref son identité !

Nous vous proposons donc ici de découvrir quelques extraits de cet article et de faire le lien avec notre propre réflexion.

Nous vous invitons bien entendu à découvrir l’article dans son intégralité sur ce lien https://youmatter.world/fr/revolution-raison-etre-utile-transformative

Commençons par voir comment Patrick d’Humières définit la raison d’être dans sa tribune.

 

La raison d’être est un concept flou, mal défini, qui ne produit pas une transformation réelle des modèles économiques. Et si on changeait ça ?

C’est ce que propose Patrick d’Humières dans cette tribune.

pexels fauxels 3184418 petiteLe texte de la loi Pacte sur la raison d’être a suscité un usage de communication plus que de transformation de la part des quelques entreprises, pour celles qui ont lu l’article 1835 du code Civil, particulièrement laconique et cursif. Au vu de la pratique, on voit bien que la construction du meta-dispositif proposé ne peut plus se contenter de bonnes intentions et qu’il risque la marginalisation s’il ne s’inscrit pas dans la recherche de « la durabilité des modèles d’entreprise ».

 

La raison d’être : un concept mal défini

La loi Pacte a jeté en pâture le concept de « raison d’être » mais sans le définir réellement. Les quelques entreprises qui s’en sont emparées ont voulu s’inscrire dans un courant dit de responsabilité sociétale dont l’intention semble plus importante que la démonstration. Trois ans après, on ne peut pas dire que le concept ait engendré une différenciation stratégique qui fait de ce concept plastique à tout le moins, fumeux disent même les plus critiques et engageant selon les plus ouverts, un levier de gouvernance décisif.

Un coup de grâce a été porté à la nature stratégique du concept par Armand Hatchuel, promoteur de l’entreprise à mission, qui nous explique qu’au nom de sa raison d’être, une entreprise peut parfaitement justifier de rester en Russie ou de la quitter, parce qu’après tout l’idée ne vaut pas plus que ce que les dirigeants en disent… Si le concept est protéiforme, s’agissant notamment du rapport de l’entreprise à la démocratie, vérité politique majeure s’il en est, on ne voit pas en quoi l’entreprise peut fonder un nouveau pacte social avec ses parties prenantes en se déclarant au service de toutes les grandes causes, pourvu que cela ne la contraigne pas dans l’essentiel, à savoir les choix d’investissements, le partage de la valeur et la collaboration effective avec les territoires où elle agit… Le temps est donc venu d’analyser cette disposition et d’en tirer des enseignements pour la porter à maturité, si on pense qu’il est profondément souhaitable qu’une entreprise explicite, jusque dans ses statuts, sa contribution à la Société, à condition qu’elle « ne se paye pas de mots » et qu’on enracine mieux le concept dans le réel et l’économie d’entreprise, surtout si elle se veut de plus en plus « responsable » dans un monde qui court derrière sa durabilité…

 

Et chez dYnalec

C’est dès 2012 que notre petite équipe s’est attelée à cette tâche, car la raison d’être, sa mission, sa vision, cela fait sens chez dYnalec. Loin des tendances nous avions à cœur de nous poser les bonnes questions, pour construire ensemble l’identité de dYnalec. Car oui c’est bien pour nous de cela qu’il s’agit, notre feuille de route pour avancer sans perdre ce qui nous est cher, ni plus ni moins. Alors nous avons fait appel à un outil que nous apprécions, le CAD. Nous y avons consacré du temps, de l’énergie et voici ce que nous avons acté :

Notre vision : Devenir tous acteurs d’une entreprise engagée et responsable pour contribuer à un monde plus humain et plus durable.

Nos missions : innover pour faire communier l’Homme, l’économie et l’environnement.

Nos valeurs communes fondamentales : le convivialisme, c’est l’art de vivre ensemble, qui valorise la relation et la coopération, qui permet de s’opposer en se respectant, en prenant soin des autres et de la nature.

Nous partageons ici la vision des peuples de la Sierra « Ne pensez pas seulement à l’argent, l’argent c’est utile bien sûr, mais pensez aussi à ce qui est important, à la mémoire, à vos anciens, ce qu’ils savaient, ce qu’ils faisaient pour la nature. Retrouvez ces connaissances, pour sauver la nature et nous sauver. »

 

 

Revenons à l’article de Patrick d’Humières : Les contradictions de la raison d’être de l’entreprise

Mais qui doit arbitrer la « raison d’être » ? Le corps social de l’entreprise, avec sa sphère élargie ou les propriétaires de l’entreprise au final ? La plupart des copies adoptées ont été élaborées à travers des processus consultatifs mais en réalité elles expriment ce que la gouvernance veut faire et dire de son projet, ce qui n’est pas anormal puisque l’entreprise naît d’abord d’un projet entrepreneurial associé à une espérance de gain pour ceux qui y risquent leur épargne, par construction.

Les textes produits jusqu’ici délivrent des énoncés très généraux, qui puisent dans « la copy stratégie » publicitaire un positionnement à vocation sociétale large ; elles tracent une vocation d’activité ambitieuse et généreuse, sorte de rationalisation a posteriori de choix stratégiques, très circonstanciés, mais dont rien ne garantit l’application ni les modes de contribution.

Que Michelin se dise désormais dédié à « la mobilité pour la vie », que Véolia se déclare au service de l’environnement de la planète et Engie à l’énergie pour le futur, n’apporte strictement aucune orientation intéressante, s’il ne doit pas s’agir d’un dispositif qui enferme la prise de décision de la gouvernance dans des principes économiques précis et engageants qui l’obligent.

En réalité, le mot « raison d’être » présuppose que la gouvernance met au-dessus de son objectif de performance économique demandé par les actionnaires, quantifié, un objectif en faveur des autres parties, qualitatif, et qu’elle l’assume, ce qui n’est clairement jamais le cas. Quand Engie propose d’importer du gaz de schiste et Veolia de faire une OPA sur son concurrent, c’est l’intérêt économique qui prime avant tout, pas une appréciation d’intérêt général !

On n’ira pas chercher l’explication de cette contradiction dans la duplicité des dirigeants mais bien dans l’insuffisance du texte législatif qui veut faire croire à une absence de contradiction entre les deux dimensions inhérentes à l’entreprise. En filigrane nous revient « le double projet » d’Antoine Riboud qui prônait un équilibre et non la soumission d’une dimension à l’autre !

 

Le lien avec dYnalec

La définition de la raison d’être chez dYnalec s’est inscrite dans un processus parfaitement démocratique lors de différents CAD.

Depuis  2012, nous avons transformé la structure de société de capitaux à forme SARL en SCOP, Société Coopérative et Participative. La SCOP dont la spécificité d’importance est son mode d’organisation démocratique où chaque Homme à 1 voix, quel que soit son poids dans le capital de l’entreprise.

Chez Dynalec, toutes les décisions sont prises collectivement, et quasiment toutes par consentement. Le rôle du PDG chez Dynalec est donc de créer un collectif solidaire, responsable de son activité et donc de son avenir tout en respectant les fondements du convivialisme. Ici, un des rôles du PDG est de servir la vision de dYnalec qui s’inscrit pour un monde plus convivialiste, et cela autour de projets qui sont dans la même dynamique que l’entité dYnalec SCOP SA, pour les soutenir humainement, managerialement et financièrement et participer activement à cette nécessaire transition sociétale au-delà des murs de Dynalec.

Pour découvrir l’article dans son intégralité et les autres points développé dans la tribune, c’est par ici https://youmatter.world/fr/revolution-raison-etre-utile-transformative